J24: Goriz - Torla 14/08




5 étapes accompagné d'une randonneuse courageuse qui devra surmonter des épreuves aussi difficiles que les 1350m de dénivelé de la vallée d'Estos aux contreforts magnifiques et lunaires du Posets, les 1200m de dénivelé en 2Km du terrible col de l'Añisclo, les dangereux passages aériens équipés de chaines de la Faixa deras Solas ou des Clavijas de la Cola de Caballo, l'orage et la grêle à 2500m d'altitude au col d'Ordiceto, la terrible odeur d'un être Pyrénéen devenu sauvage au fil des étapes, le visage sombre caché derrière une épaisse couche de poussière, une barbe sévère...

Mais au bout de ces épreuves quelles récompenses: la vue sur l'imposant massif du Posets, 2e plus haut sommet pyrénéen avec ses strates sédimentaires que l'évolution a ondulées avec la facilité d'un boulanger qui pétrit sa pâte, les marmottes, les délicieuses framboises sauvages, les exquises fraises des bois, les jeux de cache-cache du soleil avec les nuages, le plaisir d'un feu de cheminée dans une cabane d'altitude à l'abri lorsque dehors l'orage gronde, la magie du canyon d'Ordesa, ses cascades, ses gradas de Soaso, la vue sur le canyon de l'Añisclo ou comment un jour une force inimaginable a mis à nues les entrailles de la Terre déchirant sa croûte et y laissant une entaille indélébile, la fierté d'avoir parcouru 80Km, 5 000m de dénivelé +, à la seule force de ses jambes et de son esprit.

5 étapes qui valent une traversée toute entière. Et en bon reflet du GR11, ces étapes n'ont pas été dénuées de quelques couacs représentatifs comme l'étape effectuée à Bielsa, village situé à 14Km de la frontière avec la France mais dont l'unique activité est la vente de tabac, d'essence, et de Ricard au touriste français ventripotent (Pub Ricard: "le même Ricard, mais moins cher" sans commentaire...). Autre couac représentatif de l'Aragon: le touriste essoufflé main sur la poitrine, clope au bec, tongs aux pieds, qui grimpe vers la Prada d'Ordesa, désabusé et suant, sans respect pour la nature qui l'entoure, faisant demi-tour lorsqu'il entend entre 2 grognements que la cascade si convoitée se trouvent encore à 15 interminables minutes d'un faux-plat montant harrrrrrrassant, jetant son emballage de KitKat ou Huesitos par terre. Il est amené là en bus, au plus près d'un écosystème fragile dont il n'existe plus que quelques traces (la faune a déjà déserté la zone), au sein d'une structure unique dans les Pyrénées de part son organisation géologique, son immensité et sa beauté sans pareille, il s'agit là du plus grand massif calcaire d'Europe que Schrader (célèbre géographe, Pyrénéen jusqu'au boutiste) décrivait comme un "poème géologique".

Quand au caractère de l'Aragonnais, que dire du gardien du refuge de Pineta qui refuse ma licence de montagne sous prétexte qu'il n'est pas écrit CAF dessus, obstiné à ne pas comprendre que le CAF dépend notamment de la FFME dont je suis licencié, et qui part dans une grande explication passionnée prenant comme illustration la fédération Basque de montagne qui "étant Basque au dessus de toute autre chose" (prononcer avec l'air exaspéré) ne peuvent pas bénéficier des réductions attribuées aux licenciés de la fédération espagnole; et ce, juste après m'avoir repris disant "oui, donc vous êtes français!" lorsque sans arrière-pensée je luis disais que j'étais Basque de la partie française du Pays Basque (pour être consensuel). Refuge oui, mais vocation lucrative "avant toute autre chose"...

Bref 5 jours pour un concentré d'Aragon.

Les 4 jours qui suivront seront l'occasion de faire une pause sur le GR et le passage à Torla l'occasion de rendre visite à mon cousin Martin Elorza, guide de haute montagne à Torla. Il nous fera descendre 2 canyons, l'un d'origine fluviale (on peut voir l'évolution de la profondeur de la gorge en observant sur toute sa hauteur les "marmites" façonnées au fil des siècles par les rochers qui pris au piège dans un trou d'eau tourbillonnent sous la force du torrent gonflé par la fonte des neiges, creusant des excavations dans la paroi de la gorge et que l'on observe aujourd'hui sur toute la hauteur de ce type de canyon), l'autre d'origine tectonique et nous partagerons d'autres plaisirs de la vie d'ordre plus gastronomique... Il nous accueillera même chez lui pour que nous y passions la nuit. C'est avec plaisir que je lui donne des nouvelles, officielles et moins officielles de la famille. Il n'y a plus de secret familial qui n'ait traversé la frontière maintenant.

Le reste du séjour en Aragon sera marqué par des déplacements en autostop dont 30Km de route de montagne à l'arrière d'un pick up au milieu des sacs de provision, il ne manquait que les chèvres pour se sentir au Pérou, des nuits dans des chambres d'hôtes classieuses pour un prix ridicule, l'expo universelle de Zaragoza dans sa réalité économique la plus crue et la moins glorieuse (c'est le souk à tapis): entrant à 15h on est obligé d'acheter l'entrée pour la journée entière (pas de demi-journée) à 35 euros, une fois à l'intérieur on se rend compte qu'on ne peut visiter les 2 principaux pavillons de l'expo dont les entrées par jour sont limitées et épuisées tous les jours à 12h et parfois la veille depuis plus de 2 mois: l'aquarium fluvial le plus grand d'Europe et le pavillon espagnol pays organisateur. Mais voilà: à l'entrée pas un mot de cela et Dieu sait que les plaintes sont nombreuses. On peut gueuler des heures, ils ne rembourseront pas un centime et continueront à taire cette restriction d'accès dans le but d'encaisser le maximum de tune, à titre d'exemple et pour confirmer le but essentiel de l'expo (je parle pas de la préservation du capital eau dans le monde) sachez que l'on ne trouve pas de point d'eau à boire au sein de l'expo sur l'eau, il faut aller aux chiottes ou payer au bar (27euros pour 3 bières et 2 tapas). Le reste de l'expo est peu intéressante et n'apporte rien de plus que ce que l'on trouverait sur internet. Même les Aragonnais n'y vont pas. Heureusement la visite de Zaragoza fait (partiellement) digérer l'arnaque de l'expo que la ville abrite.

Points culminants:

  • Port de Chistau/Gistain 2590m
  • Port d'Ordiceto 2326m Col de Pietramula 2150m
  • Col d' Añisclo 2440m
  • Faixa deras Solas
  • Refuge de Goriz

Faits des jours:

  • 1 courageuse accompagnatrice
  • découverte du Posets
  • terrible ascension du col de l'Añisclo
  • orage au col d'Ordiceto, abrités dans une cabane où nous ferons un feu de cheminée
  • impressionnants Ordesa, Añisclo, Mont Perdu
  • Mais aussi l'allumé du refuge de Pineta, les touristes de Bielsa Ordesa Torla, l'arnaque universelle de l'expo de Zaragoza.
  • autostop: 30km à l'arrière d'un pick up
  • Martin Elorza à Torla et 2 canyons.

Dictons des jours:

  • (orage et grêle au col d'Ordiceto) "Si ça se dégage.....dégage!"
  • "Orage, eau.....désespoir!"
  • "Si tu te réveilles avec la grêle, rendors-toi et fais ta brèle"
  • (ascension de l'Añisclo, vent+++) "En haut de l'Añisclo, change tes jambes et mets ton manteau"
  • (autostop) "Pour faire du stop si tu n'as pas de pouce...dommage!"


Clins d'œil:

  • Baionako AEK-ko Goi Taldeari: Amaiur Lujanbio, Elixabet, Hocine, Bruno, Kristofa1, Kristofa2, Herve. Azken egun horietan, erakaslearena egin dut eta Euskara erakasten saiatu natzaio neskari. Berak ez zuen batere gure hizkuntza ezagutzen (Bordalen sorturik, zaila beraz). Orduan konturatu naiz gure mailaz eta ikasi izan dugun guzti hori, poz haundiz; txalo bero bat beraz Euskara ikasten saiatzen ari diren guztioi, baita ere erakasle guzieri, ez baita lan erresa.




  • Bilboko Aste Nagusia, pesta on zuei: Gabi, Alvaro, Erika eterdi, Ines, Pediatria Basurto, Sonia y Bea...
  • Jean ElRitalos: ça y est, Añisclo en montée c'est fait! quelques années après l'avoir descendu avec toi. Le monter ou le descendre? je dirais que l'un comme l'autre est une torture pour les jambes, le coeur, et le moral. Depuis hier on a la vue sur le Port Neuf, ce col de malade qu'on avait " escaladé " depuis Pineta pour passer coté français au cirque de l'Estaubé. On était jeunes, on était fous, ben ça a pas trop changé ça!

  • 16 août: Urtebetetze on Maialen

  • 18 août: Urtebetetze on Xanti

  • Familles Alday et Elorza, Martin-i bereziki, harrera hain ona egiteagatik.

  • Didier, Annie, Irène, Isabelle, Manu, Jean, Kristian, Aña, Eñaut, Iñaki, Sabrina, Laure Darrieux, Djodjo, Mikel Oruezabala, Mikel Sarasibar, Jon, Damien, Mathou, Esti, Aita et Ama Jone et Maialen et Xanti et Julien, Amaiur eta Bruno, Lontzi et Jenofa, Auñamendi... qui me soutiennent avec leurs mails, sms, coups de fil...

  • Philippe Greciet: on a failli tirer une perdrix mais on n’a pas sa dexterité en la matiere (et surtout on n’avait pas de fusil...), du coup clin d'œil aux Greciet: Pantxa, Laurence et Laurent, Maña et Regis, Féfé et Greg, et tous les petits.

  • Kapito Harri: zorionak à l'équipe de rebot sénior 2e série qui a remporté le titre de champion de France, la Dream Team: Allande Etchecopar, Bruno Ira-Chabal, Bruno Elissalde, Fabien Vilain, Ramuntxo Itcia. Mes dirigeants: Pantxoa Erviti, Bernard Migueltorena, Dacharry, Etchenique, Pélé, Ñaño, Vilain, Peio Pélé, Jean-Pierre Sarratia. Et tous les licenciés et dirigeants, et notre président Coco.




Clavijas de la Cola de Caballo


Gradas de Soaso

30Km à l'arrière du pick-up
On double une Ferrari, facile!

Basilique de Zaragoza


Zaragoza trouve sa racine toponymique dans le nom Caesar Augusto
pipi? les toilettes sont par là...
aaaaaaaaaarg... ouuuuf Ordesa


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